Le projet NGS-OLICIT
Dans une optique de réduction des pesticides dans nos pratiques de production alimentaire, la régulation naturelle a pris une place centrale en tant que méthode de lutte alternative contre les arthropodes ravageurs des cultures (phytophages et vecteurs). Elle implique le contrôle spontané des populations de ravageurs par des arthropodes auxiliaires (prédateurs et parasitoïdes) déjà présents dans le milieu autour de la parcelle. La diversité et l'abondance de ces ennemis naturels peuvent en théorie être favorisés par la nature du paysage environnant, ainsi que par des choix spécifiques de pratiques culturales ou d'installations d'infrastructures agroécologiques (plantes de service, bandes fleuries...). Ces leviers d'actions constituent la lutte biologique par conservation.
Or, en pratique, les déterminants de l'efficacité de la régulation naturelle sur une parcelle sont assez mal compris et les résultats entre les études sont contradictoires. Cela rend difficile la production de recommandations claires aux acteurs des filières. De même, la surveillance à grande échelle et en temps réel des ravageurs et des auxiliaires qui leur sont associés reste un objectif ambitieux et complexe.
Ces faiblesses sont explicables par plusieurs facteurs, dont la difficulté à identifier précisément les arthropodes ravageurs et auxiliaires d'après leur morphologie. C'est particulièrement le cas pour les parasitoïdes, espèces fondamentales dans les réseaux d'interaction, et dont la diversité est immense. De plus, l'identification génétique des arthropodes, qui a le potentiel d'être rapide et massive, est freinée par des protocoles longs et contraignants, ainsi que par des bases de données de séquences incomplètes.
Qu'est-ce qu'un parasitoïde ?
Un parasite vit aux dépens de son hôte, mais sans le tuer. Le parasitoïde, quant à lui, tue son hôte au terme de son développement, ce qui fait de lui un potentiel agent de régulation de ravageurs des cultures. Chez les ravageurs que l'on étudie, ces parasitoïdes sont surtout représentés des hyménoptères (ordre des guêpes, des fourmis et des abeilles), qui pondent dans les œufs ou les larves d'autres insectes. Les parasitoïdes en développement se nourriront alors de leurs hôtes, puis les tuent lors de leur émergence. Généralement de très petites tailles et difficiles à observer et à identifier, il nous reste beaucoup à apprendre sur ces espèces.